Nouveau pays, nouvelles habitudes
Nous passons la frontière à Tay Trang et rapidement nous ressentons le changement. Il est toujours surprenant de constater qu’il suffit de passer une ligne imaginaire pour que tout change, ou presque. Les montagnes sont toujours là mais l’économie a fait un bond et ça se voit : de gros chantiers de carrières jalonnent la route après la frontière avec son lot de camions, l’agriculture semble plus intensive et organisée, c’est un peu plus construit et nous croisons des scooters électriques. Malgré cette odeur de croissance, nous croisons quand même des paysans labourant la terre avec des buffles, des tas de gens à vélos avec des porte-bagages surprenants et le fameux chapeau traditionnel.
Nous sommes heureux de pouvoir lire le Vietnamien qui utilise les mêmes lettres que nous. C’est très utile pour lire les villes sur les panneaux ou repérer les guesthouses. En ce qui concerne la nourriture, nous sommes un peu chamboulés au début. Nous avons l’impression qu’il y a beaucoup plus de plats et nous ne trouvons jamais de menus traduits. Rapidement Anthony se lance dans l’élaboration d’un lexique sur son téléphone avec traduction des plats récurrents et photos. Cela nous aide bien pour éviter de tomber sur un oeuf fécondé ou du chien, mets très appréciés par ici.
Nous n’apprécions pas l’usage intempestif du klaxon qui semble être une des seules choses qu’on apprend aux conducteurs ici vue le niveau de l’anticipation qui est proche de zéro. Le Vietnam est en compétition directe avec le Cambodge en matière de mauvais conducteurs… Heureusement on ne devrait pas croiser tant de véhicules que ça dans les montagnes.
A la rencontre des ethnies du Nord
Nous pédalons une dizaine de jours dans les montagnes du nord connues pour être peuplées d’ethnies minoritaires. Le temps se refroidit, c’est aussi l’hiver ici. Nous nous réveillons souvent sous les nuages et les traversons au fur et à mesure que nous grimpons pour finir sous un beau soleil qui nous réchauffe.
Les étapes sont moins longues en kilomètres mais pas moins difficiles à cause du dénivelé. Notre itinéraire est effectivement parsemé de villages ethniques où les couleurs vives des vêtements traditionnels contrastent au premier regard puis finalement s’accordent avec les téléphones portables et les télévisions. Les femmes qui portent l’habit pourraient être des départs d’arc en ciel que ça ne m’étonnerait pas. Si toutes ne le portent pas tous les jours, il est de rigueur les jours de marché.
Nous dormons une nuit en homestay à Sin Hô dans un village H’mong. Nous avons un peu de mal à nous comprendre au début mais Google Traduction nous aide bien. La maîtresse de maison est au petit soin avec nous et nous offre un bain médicinal à base de plante. Vrai réconfort et bonheur après une journée de vélo, on a l’impression de se baigner dans un thé géant… Nous mangeons à leur table familiale un bon repas copieux et échangeons avec son jeune fils qui se débrouille en anglais.
La route pour aller à Sapa est belle, les rizières en terrasse tapissent le paysage et certaines montagnes surprennent par leur forme de cône. Bien que le riz ait été récolté et qu’on imagine bien ces escaliers géants remplis de vert fluo juste avant la récolte, nous admirons la façon dont les paysans ont façonné les montagnes.
La route est très empruntée par les poids lourds ce qui gâche un peu notre plaisir. Ils roulent vite et n’hésitent pas à klaxonner juste à notre hauteur quitte à nous rendre sourds. Arrivés à 2000 m (point culminant de notre voyage), nous descendons de 400 m pour atteindre Sapa, la ville touristique du nord. Nous avons du mal à trouver un hôtel bon marché et alors que nous passons dans une petite rue étroite et pentue où une partie de badminton se joue entre deux femmes, nous voyons une guesthouse familiale comme nous avions l’habitude d’en voir. Je m’approche de l’entrée et il se trouve que la gérante est justement en train de jouer au badminton. Elle s’apprête a arrêter la partie mais Anthony récupère sa raquette pour poursuivre le match tandis que la gérante me fait visiter les lieux. Des voitures passent sans que cela ne perturbe la partie. Nous posons nos affaires ici.
Nous n’avons pas prévu de rester à Sapa plus qu’une nuit et nous ne regrettons pas notre choix, la vallée est beaucoup moins jolies, il y a plus de constructions et les rizières n’y sont pas aussi belles qu’ailleurs. Néanmoins, nous apprécions cette pause touristique, la ville est agréable, l’ambiance de Noël se fait sentir et surtout ça nous permet d’aller dans un bon restaurant, en dessert c’est de la mousse au chocolat…
Après Sa Pa, Anthony nous prépare un tracé permettant d’aller à deux marchés traditionnels de la région de Bac Ha. Nous longeons une rivière sur quelques kilomètres qui nous sépare de la Chine. Le premier marché que nous faisons est celui de Can Cau. Chaque samedi, les ethnies des villages alentours descendent de la montagne pour ce grand rassemblement où l’on trouve de tout : buffles à vendre, légumes, chaussures, vêtements traditionnels ou non, produits de beauté, stands de nourriture…
Cette étape marque la fin de notre voyage à deux, nous filons vers Bac Ha où quatre amis nous rejoignent pour la fin du voyage. Le vélo à deux c’est terminé, on sera six désormais.
Coucou les jeunes !
Super les photos dans les nuages ! Par contre il devait pas faire très chaud…je comprends que vs ayez apprécié le bain aux herbes 🙂
Et on mange quoi au vietnam alors ? Vs ns mettez l’eau à la bouche avc votre chien bouilli et plus plus rien 🙂
Profitez bien.
Tcho
On ne va pas te mentir mais c’est vrai qu’au Nord du Vietnam au mois de décembre, il fait froid. Les quelques jours avant Bac Ha, il n’a vraiment pas fait beau, on a eu pas mal de brouillard aussi et il faisait une petite dizaine de degrés. D’ailleurs, on avait initialement envisagé de faire l’ascension du Phan Xi Pang mais compte tenu du climat nous avons abandonné cette idée. En plus, je n’étais clairement pas équipé, mes sandales « passent partout » ont quelques fois tendance à glisser sur la terre mouillée 😉
Pour la nourriture, l’abécédaire de Simon résume bien ce que nous avons pu manger. Quand nous avons retrouvés nos amis, ça a été super pratique pour tester plein de plats. Franchement, au Vietnam, on s’est régalé.
C’est magnifique toutes ces couleurs et ces paysages
Quelle belle aventure! C sympa de partager
Votre couple doit sortir enrichi de tant de rencontres
Bravo et plein de courage pour le retour
Au moins vous savez que vos rêves peuvent se réaliser !
Chris
Deu’s.
Comme d’habitude, très bel article, très émouvant (larmes aux yeux) belles photos. Vous faites vraiment des envieux, malgré que je connaisse l’Asie. On sent comme du regret à la fin…. Mais ce soir, je reverrai à nouveau mon fils. A bientôt
Preum´s !!
J’laisserai un commentaire plus tard 🙂